Etude de base 2018 de la préfecture Mambéré-Kadéi
Hypothèses
En 2016, suite à quatre ans de collectes de données dans la Mambéré-Kadéi, Water for Good a établi un nombre d’hypothèses concernant les besoins d’accès en eau potable. Concernant la population, estimée alors à 360 000 habitants dans la préfecture, le taux était évalué à environ 140 000 personnes sans accès à l’eau potable. L’hypothèse concernant les infrastructures donnait une couverture à 30% d’accès à l’eau en zone rurale et 60% en zone urbaine par les services de distributions urbaines, avec au moins 150 000 habitants à Berberati et Carnot, les deux villes prin-cipales de la préfecture. Initialement, l’organisation s’était alignée aux normes SPHERE, afin que le nombre de personnes desservies par point d’eau soit à un maximum de 500. L’hypothèse princi-pale était qu’avec une augmentation de la densité de points d’eau dans la préfecture, les niveaux de service seraient plus élevés et des services d’entretien plus efficaces, réactifs, et efficients.
Objectifs initiaux
En 2016 les objectifs que visait l’organisation étaient avant tout fondés sur les objectifs 6 des ODD pour la Mambéré- Kadéi et ainsi de fournir à toute la population de la préfectture un niveau approprié d’accès à l’eau potable. L’objectif, initialement formulé en fonction des hypothèses ci-dessus et basé sur le nombre estimé de population, était d’exécuter la construction de 240 nouveaux points d’eau et 50 réhabilitations. L’étude de base devait tester les hypothèses afin de revoir, au besoin, les objectifs.

Résultats de l’étude de base

L’étude de base a révélé une importante différence entre le nombre d’habitants estimé (360 000) et les chiffres réels (459 000), soit presque 25% de plus. Il est calculé qu’environ 18% de cette population ne soit pas accessible pour des interventions à cause de l’absence d’infrastructures routières suffisamment développées pour les engins de forage.
L’étude de base a aussi révélé un accès à l’eau beaucoup moins élevé qu’estimé, soit à 7%. L’étude a aussi démontré que les services de distribution en zone urbaine ont le potentiel de desservir 27% de la population de la préfecture. Par ailleurs, les réservoirs d’eau à pompes alimentées au solaire se présentent comme une solution appropriée pour des communautés de plus de 2000 personnes. Ces systèmes pourraient desservir 21% de la population.
Water for Good fixe ses objectifs à 250 utilisateurs par pompe au lieu des 500 fixés par le standard SPHERE. Water for Good a choisi de se rapprocher des directives du gouvernement, celles-ci déclarant qu’un maximum de 300 utilisateurs quotidiens est la meilleure pratique par pompe à motricité humaine.
Objectifs revus après étude de base
Entre 2017-2020, Water for Good cible environ 85 000 personnes en créant 240 nouveau points d’eau à pompe à motricité humaine, 25 réhabilitations de points d’eau, et 25 réservoirs d’eau alimentés à l’énergie solaire donnant accès à des bornes fontaines dotées de 3 à 5 robinets. Ce nouvel accès à l’eau vise à limiter le temps de collecte d’eau à 30 minutes maximum, comptant l’aller et le retour pour une personne entre le lieu de vie et le point d’eau entre les ménages et les points d’approvisionnement.
Grâce à une densification des points d’eau dans la préfecture, les services d’entretien des pompes pourront mieux répondre aux pannes. Water for Good veut inciter l’action collective avec les autres ONG et organisations de la région afin de mieux investir dans les services publics et atteindre les quelques 147 000 personnes restantes dans les zones rurales de la préfecture.
